AH SI MON MOINE VOULAIT VENDANGER

Vendanges Tardives sur le Moenchberg 1989   Riesling
Vendanges Tardives sur le Moenchberg 1989 Riesling

 

En ces périodes troublées

où toute certitude scientifique

– est-ce que cela existe ? -

se voit remise en cause

à chaque instant et où les esprits les plus cartésiens finissent

par réagir de manière

un peu viscérale, je me régale à « pondre » parfois un blog

plus léger, bourré d'anecdotes.

 

 

 

 

 

Vous connaissez sans doute aussi celle du petit virus qui s'est échappé de l'ordinateur de Yang pour envahir le monde et faire la peau aux schtroumpfs et aux marsupilamis.  

 

Moi, mon histoire remonte au milieu des années '80, pour l'essentiel. Mais il faut aller chercher son origine bien avant, à une époque où les familles bourgeoises de Bruxelles allaient skier en Maurienne ou en Tarentaise, alors que les grandes autoroutes ne desservaient pas la frange est de la France. Mes parents « optimisaient » souvent leurs déplacements, c'est-à-dire que ma mère, dont la pratique privée permettait plus de souplesse et qui roulait dans un coupé sportif, partait devant. Mon père, majoritairement salarié, prenait la route plus tard, avec la berline familiale. Une série d'étapes, comme autant de stations pour monter au Calvaire, alors que le but était justement … une station (de sports d'hiver), étaient devenues des valeurs sûres de notre famille.

C'est ainsi qu'on découvrit le joli village, déjà très fleuri dans les années '60 -'70, de Mittelbergheim.

 

 

Ma grand-mère (« Bobonne ») nous bien avait fait boire du gewurztraminer et du riesling, mais ce dernier provenait chez elle le plus souvent de Piesport (Mittelmosel). Elle disait d'ailleurs, sans malice, du Pispotter (sic). Moi, c'est dans le Bas-Rhin que je me suis initié aux rudiments de la culture oenologique alsacienne.   

 

Plus tard, mon ami Michel (du Limbourg) nous ouvrit la voie du village voisin d'Andlau, une des rares zones schisteuses de ce coin de France à la géologie si variée. Maintenant, je ne sais pas où en est la situation mais à l'époque il existait un ténor absolu : Marc Kreydenweiss et ses beaux yeux. Deux troublions commençaient à se faire un nom au soleil, abondant dans cette région para-vosgienne : Guy Wach au domaine des Marronniers et Rémy Gresser au sein de son domaine familial. C'est de ce dernier que je vais vous parler.

 

 

Mon ami Xavier et moi avions rendu visite aux trois domaines au cours du même weekend : trois expériences totalement différentes, chacune avec ses mérites propres. M. Gresser nous avait reçus très aimablement dans un chandail jaune paille, très seyant, mais qui contrastait totalement avec l'ambiance paysanne du reste de notre voyage. C'est un détail sans importance mais, 30 ans plus tard, il me reste vivant à l'esprit. La dégustation qu'il nous avait offerte avait été très convaincante et ses explications aussi. Et la place disponible dans le coffre de notre véhicule en avait pris un sérieux coup. La bouteille que j'ai bue hier est la dernière qui restât de cette mémorable virée.

 

Le Moenchberg se retrouve pour partie sur Eichoffen et pour partie sur Andlau. Il serait plutôt calcaire et siège à une altitude de 250 m environ, notoirement plus élevée que la plaine de Colmar donc. Je n'aime pas les affirmations péremptoires qui lient systématiquement un type de vin à un type de sol. Nier en bloc cette influence serait tout aussi stupide. J'ai bu depuis presque 50 ans (et oui!) des vins du Moenchberg, riesling surtout, provenant de domaines variés. Notez que la superficie de ce cru en production n'est pas énorme, entre 10 et 15 ha je crois, au hasard des arrachages et des replantations, et que le nombre des producteurs n'est pas infini non plus. Certains vignerons de Mittelbergheim y ont des parcelles aussi. Ces vins sont assez légers (comparés au Kastelberg ou au Zotzenberg voisins), très floraux et évoluent vite vers une ouverture des arômes.

 

Celui-ci est une vendange tardive dans le beau millésime 1989 !

Le bouchon était intact et le niveau impeccable.

Je ne dois pas vous décrire la robe.

 

Le nez est légèrement oxydatif, un peu poussiéreux et a eu tendance à devenir plus net après l'ouverture. En outre, c'était encore une époque où le sulfitage n'y allait pas avec le dos de la cuillère. En bouche, la sucrosité a comme disparu, alors qu'on sait qu'il n'en est rien à l'analyse. Les saveurs sont d'encaustique, de mirabelle, de fleurs séchées et l'acidité est présente, équilibrant le tout. Nous avons bu la bouteille en deux fois, avec séjour dans la porte du frigo entretemps. Le « deuxième tour » nous a paru plus complexe.

 

Anecdote – plaisir hédoniste – nostalgie du passé :

si tu apprécies tout cela, tu oublieras le corona !

 

 

Write a comment

Comments: 0

Contact

Note: Please fill out the fields marked with an asterisk.