J'AI BIEN ESSAYE DE " PRENDRE LE ROLLEI "

 

 

 

 

 

Vous savez à quel point

je m'intéresse

aux objectifs « Vintage » et

à leur adaptation sur

des capteurs modernes, numériques.

 

 

 

 

 

 

 

Il y a un petit côté « collectionneur », sans vergogne d'ailleurs, mais il y a surtout la passion d'utiliser ces magnifiques lentilles.

 

Parmi elles, le Planar 50 mm fabriqué à Singapour pour la firme Rollei, alors une sous-marque de Zeiss Oberkochen, et le Distagon 35 mm, grand-angle qui lui correspond, sont deux vrais fantasmes de photographe. Le premier est un dérivé direct du double-Gauss créé en 1896 par Paul Rudolph chez Carl Zeiss, 6 lentilles en deux fois deux groupes; le deuxième est une resucée du fabuleux Flektogon de Jena, application directe du principe de rétro-focus.

 

On achetait il y a peu un Planar d'origine (Zeiss, construit au Japon par Cosina) autour des

1.000 €, ou pas loin, et le Distagon pareil. Leur production s'est arrêtée il y a quelques années et ils ont été remplacés par des systèmes plus complexes encore, avec une légère montée en gamme mais un renchérissement considérable également.

 

Ceux fabriqués jadis pour Rollei se situent au même niveau qualitatif. On paie en occasion des exemplaires en parfait état de fonctionnement un dixième de ces prix environ, voire moins.

 

Oui mais voilà, il faut les « adapter » aux boîtiers modernes.

Les systèmes à  « tirage » court ne posent pas trop de problèmes, même si l'un ou l'autre groupe optique va parfois à la rencontre du miroir avec certains modèles de Canon EOS. Sur les M4/3 ou sur les Sony, tout se passe à merveille. Pour Nikon, il faut une bague qui contient une lentille d'infini, pour des raisons optiques impérieuses. Les seules qui donnent entière satisfaction, d'ordinaire, sont fabriquées par la marque chinoise Fotodiox, en dehors de raretés généralement peu disponibles en Europe, et qui coûtent un prix exorbitant aux Etats-Unis.

Hélas, certains objectifs Rollei en monture QBM (pour « Quick Bayonet Mount ») touchent la lentille d'infini de l'adaptateur dès qu'on met au point pour une distance de cinq mètres ou plus. C'est sans issue et cela constitue le seul exemple que je connaisse où ce fabricant est pris en défaut. Le problème ne se pose pas pour les focales plus longues. Ainsi, j'utilise sans aucun problème sur un Nikon le télé-objectif de 135 mm en monture QBM .

 

J'ai donc décidé, le cœur battant*, de tenter une expérience.

J'ai ôté les trois vis qui retiennent la plaque de base (côté objectif) de l'adaptateur recouvrant le mécanisme de fixation à ressort. J'ai coupé en deux de toutes petites rondelles de métal et les ai fichées autour du filetage qui accueille les vis, et j'ai délicatement remonté le tout, gagnant ainsi entre 1 et 2 mm d'espace. C'est facile à dire mais cela m'a pris trois quarts d'heure : c'est tellement petit qu'on ne distingue même pas le style de la tête des vis. Mais c'est bien du cruciforme classique, genre horloger, N° 000. J'avais les mains qui tremblaient et le souffle court au bout de l'opération.

 

J'ai pu remonter l'objectif sur la bague, ce qui n'était pas couru d'avance, et la bague elle-même sur le boîtier et, oui, je peux à présent tourner l'hélicoïde jusqu'à la butée d'infini. Mais - et je m'y attendais, pour être franc - si j'ai rendu un peu de netteté au lointain, par contre, l'entièreté de la profondeur de champ est devenue approximative, d'un flou désagréable. J'ai en effet modifié la distance entre la lentille rajoutée et le groupe optique de l'objectif. Ce dernier a gagné de l'espace pour « reculer » quand le sujet s'éloigne mais n'a pas conservé les rapports physiques calculés.

 

J'ai rangé les objectifs dans leur tiroir, redéfait les trois vis, décollé (colle à papier) les trois demi-rondelles, nettoyé les restants d'adhésif et remonté ensuite les trois petites vis. Je dois vous dire avec fierté que le remontage final ne m'a pris que 5 minutes au total (et tout marche comme avant, le télé-objectif reste parfait). Je ne tremblais plus, mon cœur battait mois vite: j'avais acquis de l'expérience et surtout … j'avais pris confiance, sachant que j'avais été capable de le faire une première fois.

 

Comme c'est bizarre, un cerveau humain.

 

 

Ah oui, j'oubliais, mon adaptateur QBM vers Olympus

est en commande depuis plusieurs semaines !

 

 

 

 

*: ces bagues adaptatrices coûtent à peu près le même prix qu'un objectif, et je n'avais pas envie de "la flinguer". 

 

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