Je dédie cette chronique à
Michel, de l'Ariège
et à
Roman, d'Ukraine.
Le premier m'a offert cette belle bouteille, pleine de culture et de satisfactions gustatives.
Le second m'a vendu un très bel Hélios (44M-4, celui-ci), de grande qualité optique et adapté par ses soins à la monture (japonaise) de mon boîtier habituel. Il m'offre des clichés plus humains, et néanmoins techniquement très accomplis, que les objectifs autofocus modernes, fruit des ordinateurs plutôt que de l'artisanat optique. Je ne boude pas totalement ces merveilles techniques venues du Japon, dans la plupart des cas, et en utilise aussi. Mais la joie de faire clic, et de réussir pas mal de photos avec ces bijoux âgés, est incomparable.
La photo est prise avec ce Biotar rusky et la matrioschka m'a été rapportée du Goum, vers 1964 je crois. Mes parents avaient échappé un instant à la surveillance de la guide d'Intourist.
Le Clos du Bourg appartient aussi au Domaine Huet. Monsieur le Maire (Gaston) prenait plaisir à dire qu'on y produisait LE meilleur Vouvray, surtout en moelleux. Vrai ou faux, chaque fois que j'ai la chance d'en boire, et cela a dû se passer entre 50 et 100 fois dans ma vie, j'ai adoré la puissance et la richesse de ce fils du calcaire tourangeau.
Ici, j'ai enlevé un bouchon acceptable, venu en entier. Le vin est jaune or, encore très pâle, sans oxydation. Le nez, discret d'abord, file ensuite vers le lys, la pervenche et un rien d'encaustique. En bouche, le petit peu de sucre résiduel (mais c'est traître) équilibre parfaitement l'acidité vive de ce chenin. Ce fut notre apéro de dimanche, en accompagnement de petits tortillons au fromage et de bouchées à l'olive noire, le tout maison.
Le millésime 1970 fut très bon ... à Bordeaux, mais pas forcément grandiose dans le reste de la France. Pourtant, on vous dira: - "Oh, soixante-dix, un bon millésime!". Il me semble, si mon circuit de Papez fonctionne encore bien, que j'ai goûté grâce à Claude Ricard un Chevalier blanc 1970 qui était fort bon. Mais le monde ne s'arrête pas à Léognan ou Pessac. Ici, à Vouvray, on a connu beaucoup mieux.
Néanmoins, la tenue de cette bouteille (50 ans, mesdames et messieurs) est remarquable.
Au moment où j'écris ces lignes, l'Hélios essaie dans mon dos
de lécher la dernière goutte!
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